Avant de vous lancer à cœur et corps perdu dans l’écriture, il faut trouver quel style vous allez pouvoir donner à votre histoire pour enfants. Il y a 1000 et une façon de raconter la même aventure et chaque version de l’histoire a une saveur particulière. Imaginez si on transposait les fables dans l’univers des contes ou bien si on traduisait les aventures de chevaliers en une suite de dialogues. Il existe plusieurs formes de récits qui correspondent chacun à l’intention que vous souhaitez donner à votre histoire et le style d’écriture utilisé. Le choix des mots, le ton utilisé, la fluidité et la structure de vos phrases, la façon dont vous décrirez vos récits seront autant d’éléments qui feront de votre histoire pour enfants un livre jeunesse unique et original (à publier en livre interactif sur Whisperies évidement;)).
Comme son nom l’indique, vous décrivez les lieux et les personnages de votre histoire en utilisant au maximum vos sens. Plus vous nourrirez votre récit de détails, d’odeurs et de sensations plus votre écriture deviendra descriptive et perçue précisément par vos lecteurs. Le but de ce style, assez proche de la poésie, est de permettre à vos lecteurs de voir, entendre, sentir, et ressentir votre aventure. Vous les transposez dans votre monde en laissant une place minime à l’imaginaire.
Exemple : Au lieu d’écrire « Whispy part en promenade au coucher du Soleil », on changera la phrase en mettant un maximum de détails, comme : « A la tombée de la nuit, lorsque le Soleil disparaît délicatement derrière les montagnes et que le ciel se fait rouge, Whispy aime sortir pour participer à ce merveilleux spectacle empreint de magie et de poésie. L’humidité lui donne les derniers frissons de la journée, et une pointe de nostalgie s’offre à lui. ».
Il s’agit d’une forme stylistique où l’auteur se met dans la peau du personnage principal, et raconte l’histoire telle qu’il la vit. On utilise souvent l’écriture narrative pour des fictions, des jeux ou des sujets particuliers comme les conflits, les événements, les problèmes et leurs solutions. Ce style est intéressant aussi pour la littérature jeunesse car il implique particulièrement l’enfant dans l’histoire avec l’utilisation de la première personne du singulier « Je ». Qu’il s’agisse d’une histoire courte ou une histoire fantastique, celle-ci doit être construite avec un début, un milieu et une fin avec une conclusion permettant de tirer une leçon de l’aventure.
Exemple : « Après toutes les émotions de la journée, j’ai eu envie d’aller me promener pour voir une dernière fois le Soleil disparaître derrière les montagnes. Rien de mieux que de voir que le Soleil lui aussi rougit avant de s’éclipser, comme je l’ai fait devant Anna tout à l’heure ! »
C’est une forme d’écriture très factuelle. Elle est utilisée pour décrire, expliquer, définir ou tout simplement informer le lecteur sur un fait ou un sujet précis. En revanche, l’auteur doit laisser de côté ses opinions personnelles et il ne doit pas émettre d’avis dans son récit. On utilise ce style d’écriture pour faire des comparaisons et des contrastes, ou pour donner des explications de cause à effet. Il s’agit du style d’écriture le plus commun utilisé généralement pour expliquer un fait, une action, c’est pourquoi on le retrouve souvent dans les documentaires.
Contrairement à l’écriture explicative, le style persuasif contient les opinions et les argumentations de l’auteur. Vous avez forcément déjà essayé de faire changer d’avis un enfant qui allait commettre une bêtise ? C’est la même chose ! On justifie chacun des actes, on cherche à persuader le lecteur et le convaincre d’adhérer à notre point de vue. En faisant appel à la pensée analytique, l’écriture persuasive explique un enjeu, prend position, explique sa position en argumentant et explique également la position adverse. C’est le type d’écriture qui est souvent utilisé dans les publicités, pour nous convaincre qu’il s’agit du meilleur produit à acheter. On peut le transposer dans une histoire pour enfants, en mettant en scène une princesse par exemple pour faisant passer un message précis : « Faute avouée, à moitié pardonnée ». On argumente en expliquant tous les avantages de cette solution.
Ce sont les quatre différents types d’écriture les plus utilisés, mais vous pouvez aller plus loin, beaucoup plus loin. Il existe une multitude de styles plus alambiqués. Se créer des contraintes littéraires peut même devenir un jeu d’enfant.
Faire de l’écriture un sport, un jeu, un challenge
Le plus bel exemple est l’ouvrage « Exercices de Style » de Raymond Queneau, où il écrit 99 fois la même histoire avec à chaque fois un style différent ou une nouvelle contrainte. Il s’agit d’une petite histoire qui n’a pas un grand intérêt au départ mais au fur à mesure de sa réécriture, elle viendra piquer votre curiosité pour ne jamais vous lasser. Alors maintenant imaginez avec votre super histoire, si vous commencez à jonglez avec les styles, elle sera tout simplement exceptionnelle :)
L’histoire qu’il raconte est la suivante.
Le narrateur rencontre dans un bus un jeune homme qui échange quelques mots assez vifs avec un autre voyageur ensuite, il s’assoit à une autre place. Plus tard dans la journée, le narrateur revoit le jeune homme devant la gare St-Lazare en train de bavarder avec un ami qui lui conseille d’ajouter un bouton de sa veste.
Parmi les 99 versions, nous vous en avons choisi quelques-unes pour vous donner envie de jouer avec les mots à votre tour.
Surprise
Ce que nous étions serrés sur cette plate-forme d’autobus ! Et ce que ce garçon pouvait avoir l’air bête et ridicule ! Et que fait-il ? Ne le voilà-t-il pas qui se met à vouloir se quereller avec un bonhomme qui – prétendait-il ! ce damoiseau ! – le bousculait ! Et ensuite il ne trouve rien de mieux à faire que d’aller vite occuper une place laissée libre ! Au lieu de la laisser à une dame !
Deux heures après, devinez qui je rencontre devant la gare Saint-Lazare ? Le même godelureau ! En train de se faire donner des conseils vestimentaires ! Par un camarade !
À ne pas croire !
Homéotéleutes (avec des rimes)
Un jour de canicule sur un véhicule où je circule, gesticule un funambule au bulbe minuscule, à la mandibule en virgule et au capitule ridicule. Un somnambule l’accule et l’annule, l’autre articule : « crapule », mais dissimule ses scrupules, recule, capitule et va poser ailleurs son cul.
Une hule aprule, devant la gule Saint-Lazule je l’aperçule qui discule à propos de boutules, de boutules de pardessule.
Alexandrins
Un jour dans l’autobus qui porte la lettre S
Je vis un foutriquet de je ne sais quelle es-
Pèce qui râlait bien qu’autour de son turban
Il y eüt de la tresse en place de ruban.
Il râlait ce jeune homme à l’allure insipide,
Au col démesuré, à l’haleine putride,
Parce qu’un citoyen qui paraissait majeur
Le heurtait, disait-il, si quelque voyageur
Se hissait haletant et poursuivi par l’heure
Espérant déjeuner en sa chaste demeure.
Il n’y eut point d’esclandre et le triste quidam
Courut vers une place et s’assit sottement.
Comme je retournais direction rive gauche
De nouveau j’aperçus ce personnage moche
Accompagné d’un zèbre, imbécile dandy,
Qui disait : «ce bouton faut pas le mettre icy.»
Source : Wikipédia
Vous voyez toutes les possibilités qui vous sont offertes lorsque vous posez vos idées sur le papier ? Une grande variété s’offre à vous. Amusez-vous et essayez différents styles littéraires, afin de trouver celui dans lequel vous êtes le plus à l’aise ou celui qui correspond le mieux à votre histoire.
De jolies textes pour de belles histoires pour enfants sur Whisperies, il ne vous reste plus qu’à créer votre propre histoire numérique et publiez-la.